Covid-19 : les espions sortent de l'ombre pour lutter contre la pandémie

Les services de renseignement montent au front contre le coronavirus. 

Certains États missionnent leurs espions pour toutes sortes d'opérations : surveiller la population, pister les malades, faire de la propagande, modeler les esprits en ressuscitant l'"agit-prop" et même capter les marchés des équipements médicaux. 

 

Des gardes à l'entrée du siège de la DGSE, en juin 2015. © Martin Bureau, AFP

 

La lutte contre le coronavirus est aussi une guerre de l'ombre. Mi-mars 2020, le gouvernement russe a créé une "task force" contre le Covid-19. Dirigé par le Premier ministre, Mikhaïl Michoustine, ce conseil de coordination accueille les principaux chefs des services de sécurité intérieurs et extérieurs. De son côté, le président s'est entouré d'un groupe de travail constitué des responsables des douanes, du ministère de la Défense, de la défense civile, des gardes-frontières et du FSB (service de renseignement intérieur). Vladimir Poutine a également mobilisé les forces armées et l'industrie de défense du pays afin de fabriquer du matériel médical, comme des respirateurs ou des appareils d'imagerie thermique.

Officiellement, l'objectif des services russes est de coordonner la collecte des informations sur la contagion, mais également de suivre l'évolution de la maladie ainsi que son impact économique et social dans le monde, et enfin de protéger les frontières. "Il n'y a guère de doute", affirme à France 24 Alain Juillet, ancien n°2 des services secrets français. "Les Russes surveillent leur propre population, en particulier les personnes infectées et ils regardent de près la réaction des autres États devant la pandémie".

Tout comme la CIA, qui savait depuis plusieurs semaines que la Chine avait largement sous-estimé la propagation du virus et ses dégâts politico-économiques. Depuis janvier 2020, la communauté américaine du renseignement ne cesse de prévenir la Maison Blanche sur la menace de la pandémie sans qu'elle obtienne de véritable retour de la part du président Trump. Cette question n'est pas nouvelle pour les services de renseignement américains.

Cela fait des années qu'ils alertent leur gouvernement des effets d'une pandémie de type grippal sur la sécurité nationale. Le 12 février 2009, Dennis C. Blair, directeur national du renseignement, prévenait : "Le défi sanitaire transnational le plus pressant pour les États-Unis reste le potentiel d'émergence d'une pandémie grave, le principal candidat étant un virus grippal hautement mortel". Et pourtant, selon une dépêche de l'agence Reuters du 30 mars dernier, les espions américains rencontrent des difficultés à recueillir et rassembler des informations sur l'impact du Covid-19 en Chine, en Corée du Nord, en Russie et en Iran.

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