Vente de Photonis : l'Etat français met son veto à l'américain Teledyne

L'Etat français a averti le groupe américain Teledyne - l'acheteur - et le fonds d'investissement français Ardian - le vendeur - qu'il mettait son veto sur cette opération de rachat. 

Alignés sur cet arbitrage, les ministères de l'Economie et des Armées se sont accordés à dire qu'il fallait que Photonis "reste souveraine" (Crédits : Photonis)

 

C'est non. Le groupe américain Teledyne ne pourra pas racheter la PME technologique Photonis au fonds d'investissement français Ardian. Alignés sur cet arbitrage, les ministères de l'Economie et des Armées se sont accordés à dire qu'il fallait que "cette entreprise reste souveraine", selon une source proche du dossier. Florence Parly a beaucoup poussé pour mettre ce coup de frein sur cet investissement étranger. Et dans ce cadre-là, l'Etat "ne peut envisager une option de vente à une société américaine, explique une source à l'Hôtel de Brienne. On estime que c'est trop souverain pour être cédé à un groupe américain". C'est clair et net et "il n'y a pas eu de débat", fait-on valoir à l'Hôtel de Brienne. Le groupe américain d'ingénierie et d'électronique Teledyne était en négociations exclusives depuis début février, comme l'avait révélé l'AFP mi-février.
Logiquement, l'Etat "a signifié de manière explicite" sa décision au vendeur et à l'acheteur, précise-t-on à la Tribune. Une grande première pour l'Etat français, qui d'habitude préfère décourager en amont les investisseurs dont il ne veut pas sur des entreprises stratégiques. L'Etat tente à chaque fois dans ce type de dossier de trouver un équilibre entre deux principes opposés : attractivité de la France et souveraineté. Sur Photonis, la balance a cette fois-ci penché carrément vers la protection de la base industrielle et technologique de défense française. Le ministre de l'Economie Bruno Le Maire a souhaité dans une interview accordée mercredi à BFM Business "garantir que les lunettes de vision nocturne, qui sont une technologie sensible et qui équipent l'armée française restent françaises".

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Et maintenant ? Soit Ardian met son projet de vente de Photonis au frigo - ce qui serait "la solution optimale" pour le gouvernement -, soit l'Etat français trouve une alternative à Teledyne, de préférence française. "On recherche une solution française évidemment", explique-t-on dans l'entourage de la ministre des Armées.

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