Coronavirus. En cas de besoin, les armées pourraient être mises à contribution

Si la situation sanitaire se dégradait fortement et si les moyens civils se révélaient insuffisants, les ressources militaires françaises pourraient être mises à contribution. Petit point de situation.




Officiellement, la situation est claire : le ministère des Armées est mobilisé aux côtés du ministère de la Solidarité et de la Santé dans le cadre des mesures adoptées par le gouvernement pour lutter contre la propagation du coronavirus Covid-19.

D’abord, le ministère des Armées applique, dans toutes ses emprises, la stratégie définie par le ministère de la Santé pour combattre, limiter et freiner la transmission du virus. Les consignes de prévention et d’hygiène sont diffusées et rappelées, précisent les services de communication des armées. Afin d’assurer la continuité des missions, des mesures complémentaires sont adoptées, comme, par exemple, le contrôle préalable des personnels embarquant sur des bâtiments de la Marine nationale ou la limitation des déplacements à l’étranger vers les zones à risques.

Ensuite, sur réquisition éventuelle et si les moyens civils s’avèrent inexistants, insuffisants, inadaptés ou indisponibles, les ressources humaines et matérielles militaires (transport, accueil, etc.) peuvent être mobilisées. Certaines le sont déjà.

Dans le détail, où en est-on ?


Les hôpitaux des Armées

Le Service de santé des Armées (SSA) n’est pas en première ligne dans la lutte contre l’épidémie mais il s’inscrit dans le dispositif national.


Quatre des huit établissements hospitaliers des Armées sont mobilisés et figurent dans la liste des établissements référencés par le ministère de la Solidarité et de la Santé. Il s’agit des hôpitaux parisiens de Percy et Bégin, de Toulon (Sainte-Anne) dans le Var et de Marseille (Lavéran) dans les Bouches-du-Rhône.

À ces deux derniers établissements est rattaché le Centre d’épidémiologie et de santé publique des armées (CESPA). Le CESPA est chargé de mettre en œuvre la politique du service de santé des armées en matière d’épidémiologie, de veille sanitaire et de santé publique.

Les missions du CESPA couvrent l’ensemble du champ de la pratique de l’épidémiologie et de la réalisation de programmes de santé publique appliqués à la communauté militaire. Il est particulièrement chargé de la collecte et de l’analyse des informations concernant la santé des militaires sur le territoire national et sur les théâtres d’opérations extérieures (OPEX) épidémiques

Les Dragons de Fontevraud en réserve

Plusieurs unités de l’armée de terre disposent aussi de compétences et de moyens qui pourraient être mobilisés. Il s’agit par exemple du 2e régiment de Dragons.

Basé à Fontevraud-l’Abbaye (Maine-et-Loire), le 2e régiment de Dragons est l’unique régiment de l’Armée de terre dédié à la lutte contre les menaces nucléaires, radiologiques, biologiques et chimiques (NRBC). Il compte un millier d’hommes et de femmes. Ce régiment bien spécifique a notamment participé en 2015 à la lutte contre le virus Ebola en Guinée Conakry. Dans le cadre de l’opération Tamarin, 130 militaires, dont plus de 70 soignants volontaires des organismes relevant du service de santé des armées et une vingtaine de militaires du 2e régiment de dragons à la spécialité NRBC, avaient pris part à cette mission ; ils étaient soutenus par un détachement de commandement et de logistique.

La suite : Ici

Commentaires