Les drones militaires aériens, un virage stratégique que la France a raté

“Une rupture stratégique mal conduite”. Tel est le titre que la Cour des comptes a donné dans son rapport au chapitre consacré aux drones militaires aériens. Dans ce document rendu public ce mardi 25 février, les fonctionnaires de la rue Cambon livrent une analyse sévère sur la façon dont la France s’est saisie de ces outils aériens “devenus incontournables”.



La Cour des comptes pointe surtout “les retards” accusés dans ce domaine et énumère plusieurs causes “profondes” pour l’expliquer. Parmi elles, “des résistances d’ordre culturel, notamment au sein de l’armée de l’air; un manque de cohérence dans les choix industriels, capacitaires et diplomatiques des pouvoirs publics ; des rivalités entre industriels, qui ont abouti à une forte concurrence intra-européenne” ou encore “l’absence de vision stratégique qui a retardé l’optimisation et la mise en cohérence des acquisitions”.

Des “limites à l’autonomie de la France”

Par ailleurs, et “malgré une accélération des acquisitions”, la Cour des comptes estime que “le parc de drones militaires français reste aujourd’hui encore limité et, sur certains segments, vieillissant”. Autre problème pointé par le rapport, l’américano-dépendance de la France en ce domaine. La Cour des comptes en veut pour preuve l’acquisition des drones américains Reaper en 2013.

“Cette décision a permis de satisfaire, dans l’urgence, le besoin des armées, au prix de limites à l’autonomie de la France. En plus de considérations logistiques liées à l’entreposage des matériels, des restrictions d’utilisation ont subordonné le déploiement des premiers matériels, prélevés sur les chaînes de production dédiées à l’armée de l’air américaine, à autorisation préalable des Américains en dehors de la bande sahélo-saharienne”, note la Cour.

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