"Je n’aurais jamais imaginé redevenir étudiant après avoir été soldat dans la légion étrangère"

Après avoir passé cinq ans dans dans l’armée, Aaron a choisi, à 28 ans, de reprendre ses études arrêtées quand il avait 16 ans. Et il en est très heureux.

 


“J’ai grandi au cœur de Gentilly (94) au sud de Paris. Une cité comme on en voit partout en France, avec ses blocs et ses jeunes qui zonent. Les études n’ont jamais été une priorité pour moi. J’étais ce qu’on appelle “un élève dissipé”. Le système éducatif ne me convenait pas et je pense que c’était réciproque. J’ai donc décidé de limiter les dégâts et de quitter l’école à 16 ans, après avoir obtenu mon brevet.

Je n’avais aucune idée de ce que je voulais faire, mais je savais une chose : je ne voulais pas finir comme les grands de la cité, “en bas des blocs”, à errer sans but, à vendre de la drogue ou tout autre activité qui n’aurait jamais rendu ma maman fière.

Puis, j’ai regardé un reportage sur la légion étrangère, cette section militaire composée en majorité d'étrangers. Je ne la connaissais que de nom et je ne m’imaginais pas à quel point leur job était important. J’ai donc décidé de m’entrainer dans le but de m’enrôler dès ma majorité, l’âge minimum requis. Ma famille ne pensait pas du tout que j’avais les aptitudes et le sérieux nécessaires pour réussir dans un domaine qui demande une telle discipline. Ma mère ne voulait pas que son fils puisse être utilisé par des politiques comme de la chair à canon. Elle était totalement contre cette idée, et pensait, comme le reste de ma famille, que je n’irais pas jusqu’au bout.
 

Afghanistan, Gabon, Côte d’Ivoire


Pourtant dès mes 18 ans, j’ai bel et bien rejoint la légion étrangère après avoir passé tous les tests (physiques, médicaux, psychotechniques et psychologiques). Je ne pouvais pas prévenir ma famille de mon enrôlement à cause des règles très strictes de l’armée. Après six mois sans nouvelle de ma part, ils avaient certainement compris que j’avais réussi. J’ai signé un contrat de cinq ans et j’ai été affecté à ma première mission à Djibouti.

Dès lors, tout s’est très vite enchaîné, j’ai été réaffecté en Afghanistan, au Gabon et en Côte d’Ivoire. Ma famille était désormais au courant et même très fière de mon parcours. Pour mes parents qui sont latino-américains (mon père est bolivien, ma mère est colombienne), faire des études étaient très important, mais trouver un travail aussi gratifiant que l’armée a été une très belle solution de repli.

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