Défense : un “Airbus du naval”

Défense : un “Airbus du naval” indispensable pour résister à la Chine, la Russie et la Corée ?


Plutôt qu'une "lutte fratricide" entre acteurs européens de la Défense, Naval Group appelle à la création d'un "Airbus du Naval". Faute de quoi, les concurrents chinois, russes et sud-coréens, qui s'organisent et constituent des géants, risquent de nous damer le pion à l'export.


Un "Airbus du Naval" ne semble pas pour demain... et c'est bien dommage, car la concurrence mondiale s'organise... Les industriels européens du secteur naval de défense, très dépendants de l'exportation, se livrent une "lutte fratricide" et peinent à se rapprocher. "Une consolidation européenne nous paraît indispensable", a souligné le patron de Naval Group Hervé Guillou devant les sénateurs fin janvier. Plutôt qu'une "lutte fratricide", "notre problème, avant que ce soit trop tard, c'est de serrer les rangs en Europe et de s'occuper des vrais concurrents que sont les Chinois, les Russes, les Coréens", a ajouté le PDG du constructeur naval français de défense qui a amorcé un rapprochement avec l'italien Fincantieri par le biais d'une coentreprise, Naviris.

Pourtant avec BAE Systems au Royaume-Uni, Navantia en Espagne, ThyssenKrupp (TKMS) en Allemagne, Damen aux Pays-Bas ou encore Kockums (filiale de Saab) en Suède, les Européens sont "plus divisés que jamais", selon Hervé Guillou, qui s'est désolé que "pour le dernier appel d'offres brésilien pour quatre malheureuses corvettes, il y avait 22 concurrents" au lancement du projet, finalement remporté par TKMS. En Allemagne, un consortium emmené par Damen s'est vu attribuer en janvier la construction de quatre frégates "MKS 180", au grand dam de TKMS qui voit s'échapper une commande de 5,27 milliards d'euros, la plus importante dans l'histoire navale allemande.


Aux Pays-Bas, TKMS, Damen associé à Kockums, et Naval Group s'affrontent pour le contrat évalué à 2,5 milliards d'euros visant à remplacer les quatre sous-marins Walrus, une "bêtise" pour Hervé Guillou. C'est "le signe de la vitalité du secteur, de sa robustesse sur le plan technologique et commercial", relativise Hélène Masson, de la Fondation pour la recherche stratégique (FRS). Le secteur naval de défense européen est très "fragmenté" parce qu'il "a longtemps vécu de chacun des Etats-clients, ça n'a pas du tout encouragé les rapprochements", observe Patrick Van Den Ende, consultant au cabinet CEIS.

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