Daech : le corps d’Al-Baghdadi immergé en mer par l’armée américaine

Comme le dirigeant d’Al-Qaïda, Oussama ben Laden, le chef de Daech a été inhumé en mer. Ce, pour éviter qu’une éventuelle tombe devienne un lieu de pèlerinage.


Mort «comme un chien», selon les mots rigoureusement choisis par Donald Trump, le chef de l’État islamique, Abou Bakr al-Baghdadi, n’aura logiquement pas le droit à la sépulture. Sa dépouille, ou ce qu’il en reste - le dirigeant de Daech s’est fait exploser au moment de l’assaut américain - a été immergée en mer, a annoncé lundi un responsable du Pentagone. S’exprimant sous le sceau de l’anonymat, ce haut gradé n’a donné aucune précision sur le rituel pratiqué, ni sur sa durée, mais des sources évoquent la possibilité que le corps ait été largué depuis un hélicoptère.

Le « traitement » du corps d'Al-Baghdadi a été fait « de façon appropriée, selon la procédure (militaire) et en accord avec les lois de la guerre », avait auparavant affirmé à la presse à Washington le chef d'état-major de l'armée américaine, le général Mark Milley


Quoi qu’il en soit, le procédé rappelle fortement celui utilisé après la mort du leader d’al-Qaida, Oussama Ben Laden. Tué lors de l’assaut des Navy Seals, commando d’élite pour lequel «l’échec n’est pas une option» , la dépouille de l’instigateur des attentats du 11 septembre 2001 avait été jetée à l’eau. Juste avant, une cérémonie funéraire s’était déroulée sur un porte-avions en mer d’Oman. La grande mosquée de Paris avait alors exprimé sa surprise, indiquant que le procédé ne respectait pas les traditions musulmanes.

Éviter les pèlerinages

La Maison-Blanche avait justifié sa décision d’immerger le corps en mer en disant ne pas vouloir que la tombe de Ben Laden devienne un lieu de recueillement. «Cela évitait toute contestation ou pèlerinage. On peut voir chez Donald Trump une intention symbolique de faire la même chose», analyse le politologue François-Bernard Huyghe (L’art de la guerre idéologique, 2019*), contacté par Le Figaro. «Si on avait ramené un cadavre, on peut imaginer qu’il y aurait pu avoir des tentatives d’attentats pour récupérer les restes afin qu’il puisse avoir un traitement religieux», avance prudemment l’essayiste, auteur de plusieurs livres sur le terrorisme.

Commentaires