Un militaire de l’opération Sentinelle se bat avec la police

Une altercation a opposé, ce jeudi matin, des policiers à un responsable de l’opération Sentinelle qui faisait son jogging à Nancy. Une réflexion du militaire a déclenché un contrôle qui s’est fini en pugilat. 

Le militaire est en garde à vue.

 
Photo ER /Alexandre MARCHI

Une altercation a opposé, ce jeudi matin, des policiers à un responsable de l’opération Sentinelle qui faisait son jogging à Nancy. Une réflexion du militaire a déclenché un contrôle qui s’est fini en pugilat. Le militaire est en garde à vue.

L’incident est surréaliste et devrait faire un beau tintouin dans le petit milieu des forces de sécurité nancéiennes. Tout est parti d’une intervention banale de la police sur une rixe, ce jeudi matin, vers 9 h 30, dans la rue des Dominicains à Nancy.
L’individu responsable de la bagarre est arrêté. Sa victime est soignée dans une ambulance. Trois policiers attendent des infos sur son futur lieu d’hospitalisation à proximité.
A ce moment-là, un joggeur passe et interpelle une brigadière qui a un portable à la main. « Pas de téléphone en service », aurait-il lancé sur un ton agressif. Avant de continuer son jogging.
La brigadière et ses collègues grimpent dans leur voiture et le rattrapent. Pile au moment où il traverse la rue des Carmes alors que… le feu pour piétons est rouge.
Les policiers s’arrêtent pour le contrôler. Et là, tout part en vrille. Selon une source policière, le joggeur aurait foncé droit sur la brigadière pour l’interpeller en bombant le torse et en mettant en avant sa qualité de militaire : « Qu’est-ce que vous me voulez ? Je travaille avec vous, je suis responsable Sentinelle », aurait-il lâché.

Le militaire refuse le contrôle d’identité

Sentinelle est une opération de surveillance militaire déclenchée au lendemain des attentats de janvier 2015. Elle implique une collaboration entre l’armée et la police.
Mais ce jeudi matin, l’histoire d’amour couleur kaki et bleu vole en éclat. La brigadière et ses collègues ne se laissent pas impressionner par les paroles du militaire-joggueur. Ils lui réclament une pièce d’identité. Refus du militaire de Sentinelle.
Les policiers décident alors de l’embarquer. Pour vérifier son identité et le verbaliser pour avoir traversé au rouge.
Mais le militaire les repousse et menace d’appeler un gradé de la police. Un policier lui saisit un bras pour l’empêcher d’utiliser son portable. Le militaire aurait répliqué par un coup avec son avant-bras.

 Un passant veut aider la police à menotter le militaire

C’est le début d’un vrai pugilat. Le militaire se débat comme un beau diable pour ne pas être menotté. Il aurait, en particulier, violemment repoussé un des policiers. Il faut l’étrangler et le plaquer au sol pour arriver à le maîtriser. Un passant aurait même proposé son aide à la police pour venir à bout de sa résistance.
Le militaire est finalement ramené à l’hôtel de police et placé en garde à vue. Il aurait menacé les policiers de représailles hiérarchiques. Mais toute l’altercation a été filmée par une des caméras dont ils sont équipés. A l’issue de ses auditions, il a pu retrouver la liberté.
L’officier de l’armée qui est lieutenant et responsable de l’opération de surveillance Sentinelle sur Nancy finira devant le tribunal correctionnel. Il a toutefois encore le temps de se préparer à son procès.
La justice pénale est en effet submergé de dossiers et embourbée dans d’importants retards à Nancy. Conséquence : le soldat sera jugé  le 28 février 2020.
Il devra répondre de violences sur personnes dépositaire de l’autorité publique et rébellion. Le soldat qui est lieutenant et responsable de l’opération de surveillance Sentinelle sur Nancy, était en train de faire son jogging jeudi matin lorsqu’il est passé devant une policière qui utilisait son portable.
 

 

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