ReVector, un programme militaire américain pour protéger les soldats des moustiques

Pour protéger les soldats des piqûres de moustiques vecteurs de maladie, l’agence de recherche américaine Darpa qui développe de nouvelles technologies destinées à un usage militaire, lance le programme ReVector.


L’agence américaine Darpa, spécialisée dans des projets de recherche avancée de défense pour l’armée, a annoncé début mai, dans un communiqué, le lancement du projet ReVector qui a pour but de trouver un traitement protégeant efficacement les soldats des piqûres de moustiques quand ils sont en mission à l’étranger.

Qu’est ce que la Darpa ?

La Darpa, Defense Advances Research Projects Agency existe depuis 1958. C’est une agence du département de la Défense des États-Unis, chargée de la recherche et développement des nouvelles technologies destinées à un usage militaire.

Bien que son mandat soit principalement militaire, la Darpa est à l’origine de nombreuses révolutions technologiques, y compris dans le domaine civil. L’agence a notamment mis au point en 1969, le réseau Arpanet, un système de communication résistant pour l’armée américaine qui pouvait continuer de fonctionner même si une partie de celui-ci était hors-service. C’est l’ancêtre de notre réseau internet.

En quoi consiste le programme ReVector ?

Il est conduit par l’Office des technologies biologiques de la Darpa. Ce programme est destiné à trouver comment modifier de manière sûre et temporaire le microbiome de la peau humaine - l’ensemble des micro-organismes qui vivent sur la peau - pour rendre certaines odeurs chimiques humaines moins attractives aux moustiques.

« Les moustiques représentent l’une des menaces les plus tenaces pour la santé des troupes déployées », souligne la Drapa, en raison des maladies qu’ils peuvent véhiculer. Près de 30 % des troupes déployées au Liberia en octobre 2003 ont contracté la malaria, rappelle l’agence citant une étude du Journal of Military and Veterans’ Health de 2016.

« Les troupes utilisent déjà des moustiquaires, des vêtements spéciaux et des insectifuges pour éviter les moustiques », relève la Darpa, mais ces dispositifs sont parfois compliqués à déployer lors des opérations et « les traitements antipaludiques » peuvent entraîner des effets secondaires chez les soldats.

La Darpa souhaite donc mettre au point un traitement facile à administrer, comme l’usage d’une solution à appliquer sur la peau, dont l’efficacité se révèle en quelques heures. Le principe devrait rester actif pendant « au moins deux semaines », avant de s’estomper naturellement. L’un des objectifs de la Darpa est d’adapter le traitement à différents types microbiomes pour qu’il puisse être utilisé par un maximum d’individus.

Quand doit-il aboutir ?

Les recherches seront menées pendant 4 ans. Elles se dérouleront en partenariat avec la US Food and Drug Administration (l’administration américaine des denrées alimentaires et des médicaments) et la Environmental Protection Agency (Agence américaine de protection de l’environnement, indépendante du gouvernement), ainsi que des experts indépendants « pour étudier les implications éthiques, juridiques et sociales des nouvelles biotechnologies ». Si le programme réussit, les premiers essais cliniques sur l’homme pourraient avoir lieu d’ici 2023.


Le projet ReVector devrait permettre de faire avancer les recherches sur le microbiome humain. La Darpa envisage de prolonger « les utilisations futures de la technologie ReVector dans des contextes médicaux tels que le traitement des infections et la cicatrisation des plaies ».

Source: Ouest-France

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