La lente reconstruction du caporal-chef Daniel, blessé par une mine au Mali

À partir de vendredi ont lieu les journées nationales des blessés de l’armée de Terre. De nombreuses unités lorraines y participent. Blessé au Mali et médaillé vendredi à Metz, le caporal-chef Daniel, du 516e régiment du Train de Toul, raconte sa difficile reconstruction.


©Le Républicain Lorrain

Au moment d’évoquer le drame qui l’a touché, ses mots deviennent rares et la lueur au fond de ses yeux s’éteint. La cicatrice n’est pas encore refermée pour le caporal-chef Daniel, 30 ans, du 516erégiment du Train d’Écrouves, près de Toul. En avril 2018, le Lorrain a sauté sur une mine. C’était dans le nord du Mali, dans le cadre de l’opération Barkhane qui voit l’armée française combattre les groupes armés djihadistes au Sahel. Il se trouve alors au cœur d’un convoi de ravitaillement, au volant d’un PPlog, ces énormes porteurs polyvalents logistiques au rôle essentiel dans ce théâtre de guerre grand comme l’Europe. Les camions le précédant passent sans encombre. La pression du sien déclenche l’engin explosif enterré sous terre. Soufflé par la déflagration, son véhicule résiste plutôt bien au choc. Les deux occupants ne sont « que » blessés. « Tout a volé en éclats. On a pris plein de débris. » Héliportés sur la base médicalisée la plus proche, ils sont aussitôt rapatriés dans un hôpital militaire parisien.

« À deux doigts de la mort »

Physiquement, le militaire du rang souffre de multiples contusions et de douleurs à l’épaule qu’il ressent encore aujourd’hui. Mais la blessure est surtout morale. C’est ce que l’armée appelle le fameux stress post-traumatique. « Ce n’est pas facile. Je suis quand même passé à deux doigts de la mort », lâche-t-il les yeux dans le vague. Si son sommeil n’est plus affecté, il dit entendre encore le bruit sourd de l’explosion. « Quand on sort d’une telle épreuve, on est tout le temps sur le qui-vive. Pour ne pas y penser, il faut que je m’occupe. Sinon… » Toujours en congé longue durée pour maladie, il élude la question sur son avenir.

1 100 blessés actuellement suivis

La cellule d’aide aux blessés de l’armée de Terre (Cabat) épaule actuellement 1 100 et en a accompagné 12 000 depuis 25 ans. Suivi à l’hôpital militaire Legouest de Metz, il se dit très entouré. Au 516e régiment, le major Michel, du bureau environnement humain, l’accompagne. À ses côtés lors du témoignage, l’adjudant-chef Loïc paraît aux petits soins. Le sous-officier occupe un nouveau poste de proximité créé en 2018 dans chaque zone de Défense pour mieux accompagner administrativement les blessés.

Vendredi, il recevra des mains du général Lillo, gouverneur militaire de Metz, la médaille du Blessé. Celle de la Valeur militaire suivra : « C’est une belle reconnaissance. On sent qu’on n’est pas tout seul. » Un pas de plus dans sa reconstruction.

Source: article complet sur Le républicain lorrain 

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