Dany de Pierrepont, la mère du commando marine tué au Burkina-Faso, prend la parole

La mère du commando marine tué au Burkina-Faso, prend pour la première fois la parole. Pour remercier tous ceux qui lui ont témoigné leur soutien.

« Au début, j’étais en colère contre lui. Il est parti, il m’a laissée… » Dany de Pierrepont, 72 ans, a perdu son fils Cédric, tué le 10 mai lors d’une opération de libération d’otages au Burkina-Faso. Elle s’accroche comme elle peut, très entourée par la Marine nationale (« un coup de fil tous les jours ») et les amis de Cédric.
La colère, le déni… Et l’absence, toujours. Dany de Pierrepont n’est pas au bout de ses peines. La colère première de la mère endeuillée s’est déplacée. « Très fusionnelle » avec son fils, son « petit dernier », elle en a voulu à d’autres. Aux otages. Au Président de la République.

Dany de Pierrepont, entourée par deux camarades de son fils, Cédric et Christophe.

« Merci »

« Enfin, je me suis dit que Cédric avait fait son travail de nageur de combat. Mais tous les jours, il y a quelque chose qui fait que le chagrin remonte. Je n’accepte pas son décès. »
Dany de Pierrepont vit à Larmor-Plage (Morbihan). Toujours en contact avec la famille d’Alain Bertoncello, l’autre commando tué au Burkina, elle ne s’est pas exprimée jusqu’à présent. « Aujourd’hui, je veux remercier tous ceux qui m’ont apporté leur soutien et ont contribué à la cagnotte lancée par des camarades de Cédric. »
Cédric, l’un d’entre eux, est à l’origine de la cagnotte en ligne, à laquelle 923 personnes ont participé. « C’est une initiative des camarades du CAT (Certificat d’aptitude technique) 30, promotion 2004, explique-t-il. J’ai fait mes classes avec Cédric, il était au-dessus du lot. On voulait aider Dany. Cédric parlait toujours de sa maman. »

Une stèle et une plaque

La cagnotte a permis de collecter 37 966 €. La somme va notamment servir à concevoir une stèle et une plaque à la mémoire de Cédric de Pierrepont, au cimetière de Larmor-Plage.
« Une dame m’a dit qu’elle venait toutes les semaines déposer une rose », souffle Dany de Pierrepont, qui assistera jeudi 6 juin, en Normandie, à l’hommage au commando Kieffer lors du 75e anniversaire du Débarquement.
Le décès du commando marine lorientais a suscité une émotion qui va bien au-delà du cercle militaire. A ses obsèques, une foule est venue lui rendre un dernier hommage.
La maman se souvient, parmi les multiples témoignages, de ce mot d’enfant : « Je m’appelle Aymeric et je veux être militaire comme ton fils, pour être un héros. »
Toutes ces marques de reconnaissance « mettent du baume au cœur » de Dany de Pierrepont. « Même si… » Même si.

Source et témoignage Ouest France

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