Lille L’homme qui avait foncé sur une patrouille Sentinelle en août est passé au tribunal
Le 26 août, deux militaires de l’opération Sentinelle tirent sur un automobiliste qui vient de leur foncer dessus.
Le conducteur comparaissait ce lundi, en audience de comparution immédiate.
Le jugement est mis en délibéré jusqu’au 19 novembre.
Le brigadier-chef a expliqué que son collègue a dû s’écarter rapidement pour ne pas être écrasé. - VDNPQR |
Fin août, deux militaires ont ouvert le feu sur un automobiliste à Lille. Ce dernier comparaissait lundi.
Le procureur Frédéric Amegadjie a requis trois ans d’emprisonnement. Au tribunal ce lundi, l’émotion est encore vive et les parties qui s’affrontent, campent sur leurs positions. À la barre, André W., 51 ans est un petit homme chauve et trapu. Il s’agite facilement, illustrant ce qu’il dira plusieurs fois : « Je suis quelqu’un de nerveux. »
« J’ai fait une sommation, il n’a pas tourné la tête »
Sur le banc de la partie civile, un jeune couple. Ils étaient dans la Clio, doublée en zigzag, boulevard Robert Schuman, par André W. le soir du 26 août. Parce qu’ils ne s’écartaient pas assez vite, l’homme leur a fait une queue de poisson à proximité du grand rond-point, distribuant le centre de Lille et La Madeleine.Assis à leur côté au tribunal, deux militaires au visage également juvénile, malgré la raideur de leurs uniformes. Ils circulaient aussi, boulevard Schuman, dans deux voitures. André W. a tenté de pousser l’une d’elles vers la glissière de sécurité, tandis que l’autre qui suivait la Clio, a dû freiner brusquement après la queue de poisson. « On est alors descendus au feu rouge. J’ai fait une sommation mais il n’a pas tourné la tête, faisant rugir son moteur. J’ai crié « Sortez », « Sortez », il ne m’a même pas regardé. Quand le feu est passé au vert, il a démarré ». Le brigadier-chef explique que son collègue, positionné devant le véhicule, a dû s’écarter rapidement pour ne pas être écrasé.
Les deux militaires sont armés, ils vont tirer, la lunette arrière de la voiture d’André W. explose. À la barre, le prévenu renverse les rôles : « Je suis un miraculé. Ma voiture était criblée de balles. Une d’elles a troué mon siège. J’étais en panique, je ne savais pas qui me tirait dessus… »
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