Ado poignardé à Sarrebourg : le militaire acquitté !

Florian Fernandez est ressorti libre vendredi soir du tribunal à Metz. 

La cour d’assises a considéré l’ex-militaire du 1er RI de Sarrebourg en situation de légitime défense lorsqu’il a mortellement poignardé le jeune Jordan Forgeng en 2014.

 

Photo Maury GOLINI
C’est une phrase d’audience, mijotée un peu à toutes les sauces. « Il faut que cette peine ait un sens. » Elle a sa variante : « Il faut que cette décision ait un sens… » Elle a été lancée, et plusieurs fois, comme un vague espoir, durant ce procès douloureux devant la cour d’assises de la Moselle. Douloureux parce qu’il était question d’une jeune victime, Jordan Forgeng, 15 ans, poignardée au cœur le 31 octobre 2014 à Sarrebourg.
Douloureux parce que, les avocats et l’avocat général l’ont dit, « ce sont les deux personnes qui ont été les moins concernées par cette rixe sanglante qui se retrouvent les plus sanctionnées. » L’adolescent est mort. Florian Fernandez, un Franc-Comtois de 23 ans, l’a tué. Et ce matin, il est libre. Cela n’avait pas beaucoup de sens hier soir pour la famille et les proches de la jeune victime. Comment cela pourrait-il en avoir...
L’ancien militaire a été acquitté. Les autres acteurs tristes de l’affaire ont été condamnés à quelques mois de prison, souvent assortis de sursis. Leur responsabilité est surtout morale. Sans le coup de sang de Bruno Drie et Jonathan Nenkula envers les militaires croisés, l’histoire aurait été différente. Sans eux, Florian Fernandez, alors engagé au 1er régiment d’infanterie, n’aurait pas eu besoin de sortir son couteau. L’a-t-il utilisé pour sauver sa peau ? Se trouvait-il en situation de danger immédiat ? Autrement dit, se trouvait-il en situation de légitime défense ? C’était la question principale posée.
Son avocat, Me  Randall Schwerdorffer, en a fait son cheval de bataille tout le procès : « En aucun cas, M. Fernandez ne revendique cette mort comme un trophée. » Le médiatique avocat de Besançon espère alors que chaque juré trouve dans son expérience personnelle la capacité « de comprendre ce qui s’est passé dans la tête de ce jeune alors âgé de 19 ans. »

« Il était seul face à trois »

Tout s’est joué en quarante secondes. « Beaucoup ont dit qu’il n’y avait pas de proportionnalité. Sauf qu’on ne sait jamais comment se termine une bagarre. Et ce qu’on oublie, c’est qu’il était seul face à trois. C’est une agression injuste, injustifiée et avec trois personnes armées d’un tire-bouchon en face de lui. À un moment donné, il s’est dit : “Je suis en danger de mort !” Si Florian Fernandez était tombé, il était mort, assène encore le pénaliste. « Moi, Florian Fernandez, je ne voulais pas tout ça. Je me suis défendu, malheureusement j’ai tué une jeune personne. Et je vais porter ça toute ma vie. Il y a aussi une victime ici, je le dis comme je le pense », exprime l’accusé.

 

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