Nos politiques racontent leur service militaire


Ils se souviennent de cette expérience, ancêtre du Service national universel. 

 

Le parcours du combattant a laissé des souvenirs impérissables à une bonne partie de l'actuelle classe politique.
AFP PHOTO / ARCHIVES / THOMAS COEX

 

Ce 18 mars 2017, Emmanuel Macron lâche une (petite) bombe devant des militaires : prononçant un discours sur la défense, le candidat à la présidentielle promet la création d' "un service national de durée courte, obligatoire et universel." 

Le 27 juin 2018, le Premier ministre, Edouard Philippe, délivre les contours de ce Service national universel (SNU) en Conseil des ministres. Entre temps, l'initiative a été discutée, contestée, modifiée. Elle doit être encore précisée à la suite d'une consultation. 

Le SNU n'est pas un vrai service militaire, mais il puise dans ses ressorts supposés : apprendre le goût de l'effort, du vivre ensemble. Accroître la résilience de notre société et aller à la rencontre de ses concitoyens, dit Emmanuel Macron, le 18 mars. Ah oui ? L'Express a demandé aux politiques de raconter leur propre service militaire. Si le temps patine agréablement les souvenirs, les défauts de l'institution ne sont pas gommés pour autant. 

Peut-être parle-t-on mieux de ce que l'on n'a pas connu... " J'appartiens à cette génération de Françaises et de Français, dont l'arrivée à l'âge adulte s'est confondue avec la professionnalisation de nos armées et la suspension de la conscription, dit Emmanuel Macron dans son discours du 18 mars 2017. Aussi n'ai-je pu faire mon service militaire." Le président va un peu vite : la fin de la conscription est annoncée par Jacques Chirac, le 22 février 1996. Elle s'applique à tous les garçons nés après le 31 décembre 1978, donc pas à Emmanuel Macron, venu au monde le 21 décembre 1977. C'est un de ses condisciples de l'Ena, Gaspard Gantzer, né le 8 septembre 1979, ancien conseiller de François Hollande, qui rappelle sa situation : "Emmanuel faisait ses études, donc il avait la possibilité de repousser son passage sous les drapeaux, il n'a pas bénéficié de passe-droits ; mais il aurait pu, comme certains l'ont fait, interrompre sa scolarité et devancer l'appel." 

Edouard Philippe remet du kaki dans l'équipe gouvernementale. Il effectue son service militaire comme officier d'artillerie, en 1994. Il sera officier dans la réserve opérationnelle durant plusieurs années. 

 

Sébastien Lecornu, secrétaire d'Etat auprès du ministre de la Transition écologique, lui aussi, fait briller l'uniforme : au propre comme au figuré. Il est devenu gendarme par vocation, issu d'une famille de résistants, fier d'un grand-père bardé de décorations. Sa vareuse trône bien en évidence à l'entrée de son bureau au ministère. Son engagement date du temps où il est membre du cabinet de Bruno Le Maire, ministre de l'Agriculture ( 2009-2012). Après ce passage en cabinet, plus disponible, il se fait enrôler pour des contrôles à la sortie des boîtes de nuit, des tests d'alcoolémie. Aujourd'hui, il sait reconnaître un adjudant d'un colonel, qualité rare au sein du gouvernement. 

 

 

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