A Mainvilliers, un ancien militaire condamné quatre fois par la justice, insulte un gendarme sur Facebook

Ancien militaire et expert en intelligence économique, il menace de mort un gendarme sur les réseaux sociaux. Il a juste oublié que parmi ses contacts, figurent d’autres gendarmes… 

 

 

L'image est rare, et presque surréaliste. Dans le box des comparutions immédiates, un habitant de Mainvilliers de 43 ans, cheveux courts coupés en brosse, costume, chemise blanche et cravate, ne donne pas l’impression de sortir de 24 heures de garde à vue. Il est presque au garde-à-vous.
Sa dizaine d’années passées dans la Marine nationale laisse des traces. Il se présente comme expert en intelligence économique : « Je suis en train de créer mon entreprise. »
Mais sous la ligne de flottaison, l’homme a un côté plus sombre. Il a déjà été condamné pour exhibitionnisme puis, plus récemment, pour corruption de mineurs sur internet. Pour cette affaire, un gendarme avait expertisé son ordinateur. Depuis, “l’expert en intelligence économique” cultive une rancune tenace à l’égard du gendarme. Il estime qu’il n’avait rien à se reprocher, et que l’enquête avait été faite à charge : « Mon ordinateur avait été piraté. »

« Si j’étais un voyou, tu serais déjà mort »

Il y a quelques jours, un banal mail d’Hadopi (Haute autorité pour la diffusion des œuvres et la protection des droits sur Internet), le sommant d’arrêter de télécharger illégalement des fichiers audio et vidéo sur son ordinateur, met le feu aux poudres.
Il a l’identité du gendarme informaticien. Il recherche sa photo sur internet et la publie sur son mur Facebook, ponctué de qualificatifs vengeurs :
« La gendarmerie fait un boulot de merde. Tu ne sais pas où tu as mis les pieds. Si j’étais un voyou, tu serais déjà mort. »
Le Mainvillois a pris soin de protéger l’accès à son Facebook en réservant la lecture de ses commentaires à ses amis. Il a juste oublié un tout petit détail : parmi ses amis, figurent de nombreux gendarmes…
« J’ai pété les plombs explique le Mainvillois, au tribunal. J’ai vraiment fait une grosse connerie. » Mais il nie avoir menacé de mort le gendarme : « J’ai dit que si j’étais un voyou, il serait déjà mort. Mais je ne suis pas un voyou. »
 Le procureur rectifie : « Vous avez déjà été condamné à quatre reprises. Vous êtes un voyou. » Il est condamné à six mois de prison ferme, plus deux mois de révocation d’un sursis précédent.

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