Florence Parly : «Il y a ceux qui sont prêts à donner leur vie pour leur pays et les autres»

La ministre des Armées revient sur les théâtres d’opérations extérieures des forces françaises, avec notamment la fin prévue de la guerre contre Daech en Syrie et en Irak et le possible désengagement au Sahel.

 

Paris, le 10 décembre 2018. Hôtel de Brienne. Florence Parly, ministre des Armées. COMMANDE N° 2017-1806  

 

Avec la fin annoncée de la guerre en Syrie et en Irak contre l’Etat islamique, la ministre des Armées, Florence Parly, prévoit une réduction de l’implication de la France dans la région. Et confirme la volonté du gouvernement de laisser les autorités locales juger les ressortissants français arrêtés sur place.

Dans quel état avez-vous trouvé les armées, à votre arrivée il y a sept mois ?

Ce ministère a subi une double contrainte au cours des années récentes. D’abord, les engagements croissants sur des théâtres d’opération, comme le Sahel et le Levant, mais aussi en France, avec l’opération «Sentinelle». L’autre mouvement, enclenché depuis plus longtemps, c’est la transformation du ministère avec la fin de la conscription et la contrainte budgétaire, qui a conduit à la suppression de 60 000 postes entre 2008 et 2016. Cet effet ciseaux a des conséquences très fortes : un besoin de régénération des équipements, mais aussi des personnels. Régénération et modernisation seront par conséquent deux enjeux majeurs de la prochaine loi de programmation militaire sur laquelle nous travaillons. Mais ce qui m’a le plus frappée, c’est la force de l’engagement des militaires. Il existe deux catégories de personnes dans le monde : celles qui sont prêtes à donner leur vie pour défendre leur pays et les autres. Cet engagement volontaire et raisonné nous oblige.

L’armée est-elle en burn-out ?

Aucun élément ne me permet de penser que le ministère connaît une telle crise. En revanche, le déclenchement de Sentinelle en 2015 a créé une pression supplémentaire qui a nécessité une réorganisation profonde de l’enchaînement des missions. Aujourd’hui, elle est planifiée au même titre que les autres. Les militaires ne chôment pas, mais les périodes d’entraînement, de repos, d’opérations extérieures et en France s’enchaînent normalement.

Le Président a dit que la guerre contre Daech en Syrie serait gagnée d’ici fin février. Qu’est-ce qui signera cette victoire ?

Après des années de combats, ce sera une étape. Elle ne signifie pas que Daech aura....


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