L’armée rompt avec ICS, un de ses prestataires du transport aérien stratégique

Placé au cœur d’une enquête pénale, le marché du fret des opérations extérieures confié à la société ICS n’a pas été reconduit.

Le 30 novembre, les services des armées ont annoncé à la société française International Chartering Systems (ICS) que le marché qui la liait à l’état-major n’était pas reconduit pour les vols de fret et de personnels entre la France et ses théâtres d’opérations extérieures. Le contrat, attribué en 2015 pour quatre ans, s’achèvera le 31 décembre. En pleine affaire judiciaire : la Cour des comptes a dénoncé, en 2016, des anomalies dans l’exécution de ce marché public, avant de saisir le Parquet national financier à l’été 2017.

 

ALEXANDER KLEIN / AFP

 

ICS affrète notamment des gros-porteurs Antonov 124 ukrainiens, avions que la France est contrainte de louer, car elle n’en possède pas. L’entreprise utilisait aussi, lors de l’attribution du marché, des appareils russes de la compagnie publique 224FU, dépendante de l’armée russe, mais celle-ci les a retirés de la location en 2015.

Les avions gros-porteurs étant en nombre très réduit sur le marché mondial, l’état-major a, jusqu’à présent, fait appel à un deuxième contrat, dit « Salis », par le biais d’une agence de l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (OTAN), qui travaille avec deux compagnies privées, une russe (Volga-Dnepr, qui a été en délicatesse avec l’Organisation des Nations unies et le Pentagone) et une ukrainienne (Antonov Airlines). Ces compagnies se livrent une concurrence acharnée, à laquelle s’ajoutent, depuis l’annexion de la Crimée en 2014 par Moscou, de vives tensions politiques.

Ces deux marchés de l’armée française ont totalisé entre 50 millions et 60 millions d’euros par an ces dernières années.

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