🚓Police de sĂ©curitĂ© du quotidien: des policiers regrettent une "consultation de façade"

Paris - Que pensent les forces de l'ordre de la "police de sĂ©curitĂ© du quotidien", nouvelle police "sur-mesure" vantĂ©e par le gouvernement ? 

SollicitĂ©s par questionnaire Ă  quelques semaines de son expĂ©rimentation, des policiers et gendarmes Ă©voquent "une consultation de façade" sur un dispositif encore flou. 

 






Une patrouille de police Ă  Paris, le 14 novembre 2017
afp.com/ludovic MARIN

 

"Il n'y a pas de policiers et de gendarmes suffisamment affectĂ©s aux missions de voie publique" : "tout Ă  fait d'accord ?" "plutĂŽt d'accord?", "plutĂŽt pas d'accord?", "pas d'accord?", "ne se prononce pas": un questionnaire avec une cinquantaine d'entrĂ©es a Ă©tĂ© adressĂ© mi-novembre aux 250.000 forces de l'ordre. Les consultations, qui devaient s'achever ce jeudi, ont Ă©tĂ© prolongĂ©es jusqu'au 10 dĂ©cembre.  
Dispositif-clĂ© du chantier sĂ©curitaire ouvert par le prĂ©sident Emmanuel Macron, la police de sĂ©curitĂ© du quotidien, dite "PSQ", vise Ă  dĂ©concentrer certaines dĂ©cisions et associer plus Ă©troitement les maires, la justice, la police municipale ou encore les services sociaux. 
Sur fond de vif mĂ©contentement des policiers sur leurs conditions de travail, le ministre de l'IntĂ©rieur GĂ©rard Collomb a promis dans le cadre de la PSQ, 30.000 vĂ©hicules livrĂ©s d'ici cinq ans, 60.000 gilets pare-balles et 115.000 tablettes numĂ©riques d'ici fin 2018... 
"Je suis arrivĂ© Ă  la fin du questionnaire et je me suis dit +ah bon c'est que ça ?+ Je m'attendais Ă  ce qu'on rentre vraiment dans le coeur des problĂšmes, et lĂ  ça reste complĂštement superficiel", regrette sous le couvert de l'anonymat un policier affectĂ© dans l'Essonne. 
"L'administration fait ça pour se donner bonne conscience et se dire : +c'est bon, on a consultĂ© la base+. La PSQ pour l'instant c'est une coquille vide, il n'y a pas d'idĂ©e derriĂšre et c'est pas avec ce questionnaire qu'on va en avoir", s'agace-t-il. 
Selon un policier des Yvelines, certains remplissent le questionnaire en dĂ©nonçant pĂȘle-mĂȘle dans l'espace rĂ©servĂ© aux commentaires personnels "le manque de considĂ©ration, de moyens, d'effectifs. D'autres n'en ont clairement rien Ă  faire, ils se disent que de toute façon c'est qu'une consultation de façade". 
"Les policiers en ont carrĂ©ment rien Ă  faire, je pense qu'ils n'adhĂšrent pas au projet, ce n'est pas la prioritĂ©", renchĂ©rit un policier du mĂȘme commissariat des Yvelines. A Paris, un jeune agent n'est mĂȘme pas au courant de l'existence du questionnaire, aux rĂ©ponses anonymes. 



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